Écrit par Clint Wirick
Je n'ai pas grandi en chassant le wapiti. En tant que famille, nous avons chassé quelques autres espèces, pêché certaines et campé autant que possible. Je dis autant que possible parce que mes deux parents travaillaient et que mon père avait deux emplois pendant la majeure partie de mon enfance. Mon père et mon oncle (que je considère également comme un mentor) ne chassaient pas le wapiti, donc je n'ai jamais vraiment vu de wapitis dans l'Utah quand j'étais enfant. Je croyais à peine qu'ils existaient, un peu comme une licorne de l'Utah dans mon esprit. La première fois que j'ai chassé le wapiti, j'étais seul dans le monde, à 22 ou 23 ans - il y a une vingtaine d'années maintenant. À l’université, je me suis retrouvé en classe avec quelqu’un du lycée avec qui je n’avais jamais vraiment traîné, mais nous sommes rapidement devenus de bons amis. Il m'a emmené lors de mes premières chasses au wapiti et m'a présenté le processus d'installation de vignettes de wapiti à entrée limitée dans l'Utah. À mes débuts, autrefois, les demandes de chasse se faisaient sur papier. Près de 20 ans plus tard, c'était à mon tour de participer à une chasse au wapiti à accès limité.
Ma stratégie de candidature n’était pas vraiment une stratégie. J'ai continué à m'y mettre année après année. Pendant la plupart de ces années, j'ai postulé pour une autre unité, une unité encore plus difficile à dessiner que celle que j'ai dessinée cette année. J'ai changé de stratégie ces dernières années après avoir découvert cette unité lorsque mon cousin l'a dessinée en 2018. Cette unité était légèrement plus facile à dessiner car elle était gérée pour des taureaux de classe d'âge plus jeunes. Mes chances étaient de 1 sur 2, soit 50 % de probabilité que je le tire pour la chasse de 2022. Le changement d'unités a fonctionné. J'étais du bon côté des statistiques et j'ai dessiné.
Les gens sont la deuxième raison pour laquelle j'ai rejoint une nouvelle unité. Comme je l'ai dit précédemment, mon cousin a dessiné une étiquette ici en 2018. Il est tombé amoureux de l'unité. Pour cette raison, je savais que je l’aurais avec moi pendant la chasse. Un autre de mes amis vit à la base de l'unité et l'aime aussi. Au minimum, je savais que j'avais deux personnes avec qui partager l'expérience. À 42 ans, le partage d’expériences est pour moi un facteur aussi important que n’importe quoi d’autre. C'est la principale raison pour laquelle j'ai sauté d'unités et demandé un tag ici, pour en faire l'expérience avec d'autres personnes dont je prenais soin et qui aimaient aussi l'unité. De plus, ils rendraient l’expérience extrêmement amusante, quel que soit le résultat.
Je veux prendre du recul une minute et réfléchir à la situation dans son ensemble, au paysage, aux liens, aux gens, aux communautés et à ma place dans cette chaîne de montagnes. L'autre jour, je me tenais sur l'unité au sommet d'un pic balayé par le vent à la recherche de taureaux. Pendant un instant, ce fut un aperçu du passé, du présent et du futur. Un aperçu de ce que je considère important. De ce sommet sans arbres de 10 300 pieds, les frontières humaines avaient disparu.
Je pouvais voir le passé tout autour de moi. Je me suis vu emballer un taureau avec mon cousin en 2018, à quelques centaines de mètres de là, ce morceau de cape qui pendait hors de son sac et lui donnait une gifle à chaque pas qu'il faisait. De l’autre côté de la vallée, j’ai vu un autre cousin tirer sa première branche de taureau avec des bois, et nos visages étaient figés dans un sourire permanent. Les deux sont des souvenirs à ce stade, mais semblent pourtant très présents.
En tant qu’humains, nous compartimentons, disséquons, hachons, démontons et fragmentons. Nous faisons cela pour tout : les personnes, les tâches, les lieux, etc... Nous faisons la même chose pour les zones de chasse et les gérons comme des « unités » basées sur des frontières créées de manière anthropique - généralement un élément placé par l'homme comme une autoroute. Depuis ce sommet, je vois trois unités de gestion du gros gibier se fondre en une seule. Ce que je ne peux pas voir à 10 300 pieds, ce sont les frontières et les routes tracées par l'homme. La singularité du paysage tel que Dieu l’a créé est évidente. Des crêtes à perte de vue convergent de toutes les directions vers une seule vallée, puis descendent vers un canyon rocheux escarpé. La faune dépend des paysages, pas d'unités, de grands paysages comme je vois devant moi. Tout comme il faut un village pour élever un enfant, il faut un paysage pour élever un wapiti, et non une unité. Debout ici, je me sens insignifiant et pourtant, je fais tellement partie de quelque chose de plus grand, de grandiose. Une entité qui donne vie aux créatures vivantes.
Je me sens fier. Je ressens de la gratitude. Je me rends compte que j'ai la chance de faire partie de quelque chose de plus grand que moi : la conservation des ressources naturelles et des personnes. Conservation des sols, de l'eau, des plantes et de la faune. Conservation des communautés rurales et de la culture rurale. Conservation des espaces ouverts alors que nous continuons à travailler dans les ranchs au lieu d'être subdivisés. Conservation des familles qui se réveillent avant l'aube, se lèvent en cow-boy et enlèvent leurs éperons bien après la tombée de la nuit. Je participe à la poursuite de la philosophie du modèle nord-américain de gestion de la faune, où la chasse est à la fois un outil ancien et moderne.
Je peux voir au loin l'endroit où j'ai rencontré pour la première fois un propriétaire foncier intéressé à améliorer l'eau, le sol et les plantes de son ranch pour sa famille, son élevage et la faune. Je vois le contour des prairies incrustées de pinyons et de genévriers. Meadows, le ranch et les partenaires de conservation ont ouvert et semé des herbes et des plantes à fleurs pour filtrer les eaux de ruissellement pour les wapitis, les cerfs mulets, le bétail, les oiseaux, les abeilles, les papillons et les chauves-souris. Je peux visualiser les entrepreneurs qui ont travaillé avec nous pour restaurer l'habitat tout en créant leurs petites entreprises et en contribuant à l'économie rurale locale.
Une prairie en particulier, bien que je puisse à peine la distinguer à cette distance, attire mon attention. Une prairie que nous avons travaillé à restaurer où une lycéenne en phase terminale a tué son premier taureau. Une étiquette offerte par le ranch peu de temps avant qu'elle ne quitte cette vie.
Ma carrière m'offre de nombreuses opportunités de faire des choses qui me semblent importantes dans ce monde. Je suis biologiste de la faune spécialisé dans la restauration des habitats. Mon travail consiste également à nouer des relations avec les gens. Je suis choqué en pensant à qui j'étais. Je me suis lancé dans ce métier parce que j'avais l'idée grandiose d'être loin des gens, dans la nature, et maintenant les gens sont ce que je préfère.
Les subtilités de cette chasse sont complexes et floues. Ce n'est pas seulement une chasse, c'est beaucoup de choses. C'est une aventure passée et future. C’est l’héritage de la conservation dont j’ai la chance de faire partie. Et enfin, mais ce n'est pas le moindre, ce sont les gens, ceux qui gèrent et travaillent la terre.
Les gens avec qui j'ai passé du temps à repérer le gros gibier, à pêcher et à chasser sur les terres. Les gens avec qui j'ai passé du temps à réfléchir à des idées de conservation, à travailler avec de petites entreprises, puis à voir les idées mises en œuvre. Avant, j'avais beaucoup plus envie de chasser que maintenant. Je dis aux gens que mon travail satisfait certaines de ces envies. Je crois également que la maturité atténue le désir de chasser à mesure que d'autres priorités prennent vie dans votre âme. Cette chasse me donne l'opportunité de satisfaire une grande partie de ce qui est important maintenant autre que la chasse - la famille, les amis, la conservation et d'être dans un paysage qui me tient à cœur où les gens et la faune sont devenus ancrés dans qui je suis.
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